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L’acompte provisionnel est une obligation fiscale pour certains contribuables qui permet de payer leurs impôts par tranches tout au long de l’année, plutôt que de faire un seul paiement lors de la déclaration annuelle. Si vous êtes travailleur autonome, propriétaire d’une entreprise, ou que vous avez des revenus d’investissement substantiels, vous avez peut-être l’obligation de verser des acomptes provisionnels. Cet article explique ce que sont les acomptes provisionnels, qui doit les payer, et comment bien les gérer pour éviter des pénalités.

1. Qu’est-ce qu’un acompte provisionnel ?

Un acompte provisionnel est un paiement anticipé que vous effectuez au gouvernement (au fédéral via l’Agence du revenu du Canada et au provincial via Revenu Québec) pour couvrir vos impôts de l’année en cours. Contrairement aux salariés, qui voient une partie de leur impôt retenue directement à la source par leur employeur, les contribuables qui reçoivent des revenus non soumis à la retenue d’impôt doivent payer leurs impôts eux-mêmes par acomptes provisionnels.

Ces acomptes permettent de répartir le montant des impôts à payer sur l’année, plutôt que de devoir verser une somme importante en une seule fois lors de la production de la déclaration de revenus.

2. Qui doit payer des acomptes provisionnels ?

Au Canada, vous êtes généralement tenu de verser des acomptes provisionnels si :

  • Le solde de votre impôt fédéral ou provincial (ou les deux) à payer est supérieur à 3 000 $ pour l’année en cours ou pour l’une des deux années précédentes.
  • Vous recevez des revenus non assujettis à la retenue à la source, tels que :
    • Les revenus d’un travail autonome ;
    • Les revenus de location ;
    • Les revenus de placements et d’intérêts (dividendes, gains en capital) ;
    • Les pensions ou prestations d’un régime privé.

3. Comment sont calculés les acomptes provisionnels ?

L’ARC et Revenu Québec calculent vos acomptes provisionnels en fonction de vos impôts des années précédentes. Ils vous envoient ensuite un avis indiquant le montant des acomptes à payer et les dates d’échéance. Il existe trois méthodes pour calculer les acomptes provisionnels :

  • Méthode suggérée par l’ARC/Revenu Québec : Basée sur vos revenus et impôts des années précédentes, cette méthode est souvent la plus simple, car elle repose sur des montants déjà déterminés.
  • Méthode de l’année précédente : Vous payez des acomptes équivalents à votre impôt de l’année précédente. Cette méthode est utile si vos revenus sont stables et que vous prévoyez peu de changement dans vos finances.
  • Méthode de l’année courante : Vous estimez vos revenus de l’année en cours et calculez les acomptes en conséquence. Cette méthode peut être avantageuse si vous anticipez une baisse de revenu et que vous souhaitez éviter de surpayer vos impôts.

4. Dates d’échéance des acomptes provisionnels

Les acomptes provisionnels sont généralement payables en quatre versements tout au long de l’année, soit aux dates suivantes :

  • 15 mars ;
  • 15 juin ;
  • 15 septembre ;
  • 15 décembre.

Il est essentiel de respecter ces échéances pour éviter les pénalités et intérêts. Si vous omettez de payer un acompte provisionnel ou si vous payez en retard, l’ARC et Revenu Québec peuvent imposer des frais d’intérêt sur les montants impayés.

5. Comment effectuer les paiements ?

Plusieurs options s’offrent à vous pour verser vos acomptes provisionnels :

  • Paiement en ligne : Vous pouvez effectuer vos paiements directement via votre compte bancaire, en utilisant l’option de paiement des taxes et impôts pour l’ARC et Revenu Québec.
  • Paiement par la poste : Il est possible d’envoyer un chèque accompagné du bordereau de paiement inclus dans votre avis d’acompte provisionnel.
  • Prélèvement automatique : Vous pouvez autoriser l’ARC et/ou Revenu Québec à prélever automatiquement les montants des acomptes provisionnels à partir de votre compte bancaire.

6. Conséquences du non-paiement ou du sous-paiement des acomptes provisionnels

Si vous ne payez pas vos acomptes provisionnels ou si vous payez un montant insuffisant, l’ARC et Revenu Québec peuvent vous imposer des pénalités et des intérêts sur les sommes dues. Les taux d’intérêt appliqués sur les acomptes en retard sont généralement plus élevés que les taux bancaires, ce qui peut rapidement augmenter le montant total à payer.

De plus, si vous choisissez de calculer vos acomptes vous-même (en utilisant la méthode de l’année courante) et que vos estimations s’avèrent incorrectes, vous risquez des pénalités si le montant versé est inférieur au montant d’impôt réellement dû.

7. Stratégies pour gérer efficacement les acomptes provisionnels

Pour éviter les mauvaises surprises et optimiser la gestion de vos acomptes provisionnels, voici quelques conseils pratiques :

  • Suivez de près vos revenus : Si vos revenus fluctuent d’une année à l’autre, assurez-vous de suivre de près l’évolution de vos revenus tout au long de l’année pour ajuster vos acomptes provisionnels en conséquence.
  • Évitez le surpaiement : Bien que payer un peu plus d’acomptes provisionnels puisse vous éviter des pénalités, il n’est pas recommandé de surpayer inutilement, car cela revient à accorder un prêt sans intérêt au gouvernement. Utilisez la méthode de calcul qui correspond le mieux à votre situation financière.
  • Consultez un professionnel fiscal : Si vous n’êtes pas certain de la méthode à utiliser ou si vous prévoyez un changement significatif dans vos revenus, un professionnel fiscal peut vous aider à optimiser vos paiements et à éviter les erreurs de calcul.

8. Comment ajuster vos acomptes provisionnels ?

Si vous constatez une baisse ou une hausse importante de vos revenus au cours de l’année, il est possible d’ajuster vos acomptes provisionnels pour éviter de payer trop ou pas assez. Pour ce faire, vous pouvez recalculer vos acomptes en utilisant la méthode de l’année courante. Vous devrez alors payer des acomptes provisionnels basés sur cette estimation, et ajuster les montants si nécessaire lors de la déclaration annuelle.


Les acomptes provisionnels sont un mécanisme essentiel pour les travailleurs autonomes, les investisseurs et les autres contribuables qui ont des revenus non soumis à une retenue à la source. Ils permettent de répartir le paiement des impôts sur l’année, tout en évitant des charges importantes au moment de la déclaration. Pour gérer efficacement vos acomptes provisionnels et éviter des pénalités, il est recommandé de bien suivre vos revenus et de consulter un professionnel fiscal si nécessaire. EB Conseil Fiscal est là pour vous accompagner dans la gestion de vos obligations fiscales et vous aider à optimiser vos paiements.